Ce week-end du 11 et 12 mai, je quittais Montpellier pour rejoindre Crest, un petit village dans la drôme provençale, entre la Provence et le Vercors, un lieu magique que je ne connaissais pas.
Et je n'ai pas fait la route pour rien, mais pour participer au Challenge Charles et Alice 2013 qui regroupe de nombreuses courses tout au long du WE.
Pour ma part, je me suis lancée sur une épreuve de skyrunning, le 35km et ses 2300mD+, soit un très joli défi qui s'est avéré bien plus long que prévu...
Et je n'ai pas fait la route pour rien, mais pour participer au Challenge Charles et Alice 2013 qui regroupe de nombreuses courses tout au long du WE.
Pour ma part, je me suis lancée sur une épreuve de skyrunning, le 35km et ses 2300mD+, soit un très joli défi qui s'est avéré bien plus long que prévu...
Crest 8h45, départ en navettes pour Saillans.
Le départ de la course a lieu à Saillans, une navette nous y emmène, et déjà pendant le trajet on ressent l'excitation ou l'appréhension de chacun. Le conducteur nous montre les sommets que nous devrons gravir, ils sont comment dire... très hauts, et bien loin...
Arrivés à Saillans, on se rend vite compte qu'il y aura peu de monde sur cette course. Personnellement j'ai un peu peur du niveau des coureurs qui m'entourent... Et même les filles, qui sont peu nombreuses, sont toutes bien plus affûtées que moi ! Peu importe, aujourd'hui je dois juste prendre mon temps, le but étant de finir dans un état correct.
10h30 le départ est lancé, tous les coureurs partent comme des fusées. Incroyable, on ne penserait pas être sur une course de 35km ! Je suis à l'arrière du peloton, j'y vais tout doux, ça va monter raide très rapidement. Effectivement, après un petit kilomètre on entame la montée sur la montagne de Cresta, environ 700m de D+ sur 4km, soit une pente entre 10 et 20%. Je m'étais fixée 1h pour atteindre le Col de l'Espenel, je mettrai 1h05.
Une descente courte mais très technique nous mène au fond d'un petit vallon. Un pont à traverser et hop on prend une route avant de rattaquer la grimpette jusqu'aux Auberts où des spectateurs nous encouragent avec beaucoup d'engouement. Jusque là, les jambes vont bien et je profite du paysage qui me laisse sans voix !
Alors que je me croyais seule au monde, dans les derniers du peloton, deux hommes me rattrapent. Ils "envoient" pas mal comme on dit dans le jargon. Mais d'où viennent-ils ? Apparemment, un groupe de 15 personnes s'est perdu en redescendant de l'autre côté de la Montagne de Cresta. Comme quoi, rien ne sert de partir trop vite !^^ Je ne verrai que trois coureurs de ce groupe.
Il fait beau et la température est agréable pour courir, on alterne sentiers techniques et chemins plus roulants, de quoi ne pas s'ennuyer ! Pourtant, des nuages noirs arrivent juste quant il faut monter aux 3 becs, la plus grosse difficulté de la journée.
En effet, cette ascension est longue et la pente n'est jamais à moins de 15% ce qui ne laisse que très peu d'occasions de courir. Les cuisses commencent à chauffer et une petite baisse de moral est vite enrayée par l'appel de Virginie et les textos de mes parents et de mon chéri. Ouf un peu de réseau juste quant il fallait !
Et il m'en fallait du courage pour faire toute la ligne de crête des 3 becs ! Une succession de montées assez raides et de descentes techniques, dans le froid, le vent et le brouillard ! Le peu que j'ai pu voir du panorama étant tout de même exceptionnel, j'y reviendrai sans nul doute !!!
En repensant à ce moment, je me dis que je n'étais plus vraiment dans la course, je prenais des photos, répondais aux textos, et j'ai souvent enlevé/remis ma veste coupe-vent. Pourtant, j'aurais pu courir plus et plus vite je pense.
Une fois les 3 becs franchis, un coureur me rattrape, on fera un long bout de chemin ensemble et c'est un soutien très appréciable ! On redescend maintenant... un petit sentier très agréable d'abord, puis un chemin forestier plutôt plat qui casse les pattes, avant d'entrer dans une longue combe. Cette combe est particulière, un petit sentier très technique serpente au fond, au milieu d'immenses falaises, un peu comme dans des gorges. C'est étonnant, mais plutôt difficile d'y courir, car il y a beaucoup de rochers au sol. Un peu plus bas on rejoindra le premier ravito (à environ 20km), où je ferai une bonne pause pour manger, boire et profiter de l'enthousiasme et du soutien des bénévoles. Apparemment, pas beaucoup de jeunes filles, encore moins de 25 ans, alors je suis encore mieux accueillie !!
Il reste encore un bon bout de chemin (14km me dit-on), mais je suis confiante, il fait plus chaud maintenant, et nous sommes dans un lieu magique, un grand vallon entouré de sommets rocheux où le terrain est moins rocailleux et plus doux pour les jambes.
Pourtant, il y a là une partie sur un gros chemin pas agréable du tout, plutôt long et monotone. C'est à ce moment que j'ai mon premier coup de moins bien. Quelques petits textos, notamment celui de Babeth, une collègue de maman qui me fait fondre en larmes, je me dis que beaucoup de personnes pensent à moi et ça fait du bien !!
J'attaque ensuite normalement la dernière grosse côte qui mène jusqu'au pas du Faucon. Là c'est bien difficile de mettre un pas devant l'autre, et j'ai beau poussé sur mes bâtons, la dénivelée se fait sentir. Je poserai mes fesses par terre au moins 3 fois dans cette montée pour reprendre mon souffle...
J'arrive en haut, je suis à 30km. WOUAAAAAAHHHHHH plus que 5km !!! La classe !!!! Je redescends donc, fatiguée, mais motivée pour les 5 derniers kilomètres. Et puis je croise un gars qui me dit "Aller courage encore 10km", QUOI ??? IL RACONTE N'IMPORTE QUOI CELUI LA ??? Je n'y fais pas trop attention et je continue. Je continue. Je continue encore, mais je ne vois pas Crest, le village d'arrivée. C'est pas bon signe ça... Et tout à coup, j'aperçois un poste de ravitaillement. QUOI ?? Mais on arrive pas bientôt ? Et là le coup de massue... "Il reste encore 6-7km", alors que mon gps m'indique déjà 35km !! Là j'en peux plus, et puis j'ai surtout vraiment mal au genou qui pensait en avoir fini bientôt. On me dit aussi "Et ça remonte un peu". Ah oui ???
Le texto de papa me fait sourire : "Ben alors t'es arrivée. BRAVO. Le reste c'est donc du gratuit !" Oui effectivement, le reste c'est du bonus. Mais autant jusque là c'était difficile mais très beau, autant là ce sont des chemins forestiers avec peu de beaux panoramas. Alors oui la fin a été un calvaire. MAIS, quand j'aperçois enfin Crest, je suis heureuse et je ne peux que finir. J'y aurai mis du temps, mais je l'ai fait :-) aaccueillie par le speeker qui me pose des questions et les applaudissements des gens présents. Et puis je regarde mon gps... 40,9km !!!!!!! BREF, voilà comment j'ai couru mon premier 40km...
Arrivés à Saillans, on se rend vite compte qu'il y aura peu de monde sur cette course. Personnellement j'ai un peu peur du niveau des coureurs qui m'entourent... Et même les filles, qui sont peu nombreuses, sont toutes bien plus affûtées que moi ! Peu importe, aujourd'hui je dois juste prendre mon temps, le but étant de finir dans un état correct.
10h30 le départ est lancé, tous les coureurs partent comme des fusées. Incroyable, on ne penserait pas être sur une course de 35km ! Je suis à l'arrière du peloton, j'y vais tout doux, ça va monter raide très rapidement. Effectivement, après un petit kilomètre on entame la montée sur la montagne de Cresta, environ 700m de D+ sur 4km, soit une pente entre 10 et 20%. Je m'étais fixée 1h pour atteindre le Col de l'Espenel, je mettrai 1h05.
Saillans, vue sur les Trois Becs |
Une descente courte mais très technique nous mène au fond d'un petit vallon. Un pont à traverser et hop on prend une route avant de rattaquer la grimpette jusqu'aux Auberts où des spectateurs nous encouragent avec beaucoup d'engouement. Jusque là, les jambes vont bien et je profite du paysage qui me laisse sans voix !
Le petit pont... |
Alors que je me croyais seule au monde, dans les derniers du peloton, deux hommes me rattrapent. Ils "envoient" pas mal comme on dit dans le jargon. Mais d'où viennent-ils ? Apparemment, un groupe de 15 personnes s'est perdu en redescendant de l'autre côté de la Montagne de Cresta. Comme quoi, rien ne sert de partir trop vite !^^ Je ne verrai que trois coureurs de ce groupe.
Il fait beau et la température est agréable pour courir, on alterne sentiers techniques et chemins plus roulants, de quoi ne pas s'ennuyer ! Pourtant, des nuages noirs arrivent juste quant il faut monter aux 3 becs, la plus grosse difficulté de la journée.
En effet, cette ascension est longue et la pente n'est jamais à moins de 15% ce qui ne laisse que très peu d'occasions de courir. Les cuisses commencent à chauffer et une petite baisse de moral est vite enrayée par l'appel de Virginie et les textos de mes parents et de mon chéri. Ouf un peu de réseau juste quant il fallait !
Et il m'en fallait du courage pour faire toute la ligne de crête des 3 becs ! Une succession de montées assez raides et de descentes techniques, dans le froid, le vent et le brouillard ! Le peu que j'ai pu voir du panorama étant tout de même exceptionnel, j'y reviendrai sans nul doute !!!
En repensant à ce moment, je me dis que je n'étais plus vraiment dans la course, je prenais des photos, répondais aux textos, et j'ai souvent enlevé/remis ma veste coupe-vent. Pourtant, j'aurais pu courir plus et plus vite je pense.
Sur la ligne de crête des Trois Becs |
Une fois les 3 becs franchis, un coureur me rattrape, on fera un long bout de chemin ensemble et c'est un soutien très appréciable ! On redescend maintenant... un petit sentier très agréable d'abord, puis un chemin forestier plutôt plat qui casse les pattes, avant d'entrer dans une longue combe. Cette combe est particulière, un petit sentier très technique serpente au fond, au milieu d'immenses falaises, un peu comme dans des gorges. C'est étonnant, mais plutôt difficile d'y courir, car il y a beaucoup de rochers au sol. Un peu plus bas on rejoindra le premier ravito (à environ 20km), où je ferai une bonne pause pour manger, boire et profiter de l'enthousiasme et du soutien des bénévoles. Apparemment, pas beaucoup de jeunes filles, encore moins de 25 ans, alors je suis encore mieux accueillie !!
La grande combe au fond à gauche |
Il reste encore un bon bout de chemin (14km me dit-on), mais je suis confiante, il fait plus chaud maintenant, et nous sommes dans un lieu magique, un grand vallon entouré de sommets rocheux où le terrain est moins rocailleux et plus doux pour les jambes.
Pourtant, il y a là une partie sur un gros chemin pas agréable du tout, plutôt long et monotone. C'est à ce moment que j'ai mon premier coup de moins bien. Quelques petits textos, notamment celui de Babeth, une collègue de maman qui me fait fondre en larmes, je me dis que beaucoup de personnes pensent à moi et ça fait du bien !!
J'attaque ensuite normalement la dernière grosse côte qui mène jusqu'au pas du Faucon. Là c'est bien difficile de mettre un pas devant l'autre, et j'ai beau poussé sur mes bâtons, la dénivelée se fait sentir. Je poserai mes fesses par terre au moins 3 fois dans cette montée pour reprendre mon souffle...
Pas du Faucon (en bas à droite) vers le ravito n°2 à côté du gîte (en haut à gauche)
Ravito n°2 à côté du gîte (en bas à droite) vers Crest (en haut à gauche)
J'arrive en haut, je suis à 30km. WOUAAAAAAHHHHHH plus que 5km !!! La classe !!!! Je redescends donc, fatiguée, mais motivée pour les 5 derniers kilomètres. Et puis je croise un gars qui me dit "Aller courage encore 10km", QUOI ??? IL RACONTE N'IMPORTE QUOI CELUI LA ??? Je n'y fais pas trop attention et je continue. Je continue. Je continue encore, mais je ne vois pas Crest, le village d'arrivée. C'est pas bon signe ça... Et tout à coup, j'aperçois un poste de ravitaillement. QUOI ?? Mais on arrive pas bientôt ? Et là le coup de massue... "Il reste encore 6-7km", alors que mon gps m'indique déjà 35km !! Là j'en peux plus, et puis j'ai surtout vraiment mal au genou qui pensait en avoir fini bientôt. On me dit aussi "Et ça remonte un peu". Ah oui ???
Le texto de papa me fait sourire : "Ben alors t'es arrivée. BRAVO. Le reste c'est donc du gratuit !" Oui effectivement, le reste c'est du bonus. Mais autant jusque là c'était difficile mais très beau, autant là ce sont des chemins forestiers avec peu de beaux panoramas. Alors oui la fin a été un calvaire. MAIS, quand j'aperçois enfin Crest, je suis heureuse et je ne peux que finir. J'y aurai mis du temps, mais je l'ai fait :-) aaccueillie par le speeker qui me pose des questions et les applaudissements des gens présents. Et puis je regarde mon gps... 40,9km !!!!!!! BREF, voilà comment j'ai couru mon premier 40km...
Le trail du Bout de Drôme c'est :
un parcours exceptionnel, surtout jusqu'au 30ème km ;
des bénévoles extraordinaires ;
un bon moyen de muscler les cuisses en montée ;
un accueil et une organisation rondement menés ;
un ravitaillement complet et la possibilité de se faire masser ;
Alors, vous revenez avec moi l'année prochaine ?
Mille fois merci à vous tous pour vos encouragements, et plus particulièrement à papa, maman, Yannick, Virginie et David, car sans vos dizaines de textos pendant la course, pas sur que j'y sois arrivée, je vous adore ! <3
Superrrrrr!
RépondreSupprimerEt je te confirme: des nanas de moins de 25 ans qui font du trail, y'en a pas!... pas bcp...
Jolies photos de paysage, et la dernière de toi elle tue!!
Super, j'suis content de voir de la passion de l'effort et des sourires. Il existe des gens comme ça mais je les trouve un peu trop éparpillés ...
Bravo Fanny :)))
Merciiii, c'est gentil !! Je rougis :-)
Supprimerbravo pour ce bel exploit
RépondreSupprimerMerci Isabelle !!
SupprimerFélicitations Fanny, et beau compte rendu! super les photos et les vues IGN. Je me suis déjà baladée dans le coin en Octobre, les couleurs étaient incroyables, pourquoi pas y retourner pour courir en Mai!. A suivre...
RépondreSupprimerC'est vraiment une course que je recommande !!!!
Supprimerbravo ma jolie fanny, j'ai les larmes aux yeux en te lisant.... Je ressent le meme soulagement, le meme bonheur en te lisant que le jour J en apprenant que tu etais venu a bout de ce challenge... Merci de me faire vibrer un peu avec toi :)
RépondreSupprimerMerciiii ma copine !!! C'est troooop chou :-)Et ton appel et tes textos m'ont vraiment beaucoup aidée !!!! Merci merci merci !!!!
SupprimerJe pense que le 35km est le plus beau, ou le 100km aussi, le 65km ne passe pas aux 3 becs.
RépondreSupprimerBravo, de magnifiques photos tu nous offres !:)
RépondreSupprimerMerci Aurore ! Tu vas voir, si tu te mets au Trail ce qui est super c'est le paysage !! C'est toujours magnifique !!
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