
Ils nous ont présenté leurs entraînements, leurs matériels, leurs états d'esprit aussi. Et bien l'heure du bilan a sonné ! Comment s'est passée leur course et... ont-ils franchi la ligne d'arrivée ?
Bonne lecture !
Courir un ultra-trail n'est pas chose facile. Et bien que l'engouement des coureurs pour les longues distances soit de plus en plus fort, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une aventure qui peut s'avérer bien difficile, voire même dangereuse. On se ne lance pas là dedans sans y être préparé ! Question préparation, nos trois passionnés des sentiers ont suivi un programme d'entraînement, plus ou moins strict et plus ou moins varié. L'angoisse de chacun restant la blessure le jour J... pas évident à anticiper !
Et puis on ne fait pas d'ultra si on n'est pas bien équipé ! Passer autant d'heures en Montagne exige un excellent équipement pour parer à toutes les conditions météo ! Et même sur les îles il peut faire froid et tomber des cordes... hein Aude ?^^
Mais la préparation physique et matériel ne fait pas tout, ce n'est même rien sans un excellent mental ! Et là pas de recette miracle, chacun a sa propre force mentale qu'on peut peut-être travailler un peu avec des idées ou des images à graver dans sa mémoire et à ressortir le moment voulu.
Ils ont donc attendu ce fameux "jour J" pendant des semaines, des mois même. Et puis finalement, c'est l'heure du départ...

La Diagonale est un voyage … Une aventure humaine d’où l’on revient différent avec des tas d’anecdotes improbables, des grands moments de solitude et de souffrances mais aussi d’explosions de joie, de partage et d’entraide. Je n’oublierai jamais ces 45 heures qui m’auront appris l’humilité et le dépassement de soi.
J’ai beau rassembler toutes les pensées positives que mon cerveau peut encore projeter, je suis physiquement incapable de courir, je n’ai plus rien, plus aucune énergie, panne sèche !!!… Je lui dis de filer s’il veut arriver en moins de 45 h. Je mettrai presque 1 h 30 pour faire les 3 derniers kilomètres !!! Je n’ai que très peu de souvenirs de cette descente, je pense que je dormais. Soudain, je vois une grande ombre au détour d’un virage : « Tonio, c’est toi ?? » C’est lui !!! « Je ne suis pas dans mon duvet au fin fond de Mafate en train de rêver au moins, c’est bien toi ?? » ; « Oui et dans 10 minutes, tu es au stade !! » Je tombe dans ses bras si rassurants en pleurs (pour changer) ; « Allez, on y va ensemble !! » A ce moment, je me rends compte que le corps humain a des ressources insoupçonnées, je me remets à marcher de manière dynamique et parvient même à trottiner le long de la rue qui mène au stade !!! « Allez, en moins de 45 h Aude ; accroches toi !!! » Je pénètre dans le stade sous les applaudissements, tout se mélange un peu, Mag, Maélou, Nina, Yo, Céline, Tonio, et Ludo bien sûr !! Je suis sur un petit nuage, je n’ai plus mal, plus sommeil, je ne pleure plus !! Je l’ai fait, j’ai SURVÉCU !!"

Mais ce défi ne se termine malheureusement pas comme je l’avais imaginé. Beaucoup m’ont soutenu, encouragé, depuis des mois comme pendant la course. Je pense notamment aux amis de la Runnosphère avec Fanny (Trail&Co) qui a fait un sujet spécial sur son blog, à Aurore (Blog d’une mademoiselle) qui était sur l’ OCC, qui m’a suivi et que de mon côté j’ai tenté d’encourager autant que j’ai pu, à Maya qui m’a envoyé quelques SMS d’encouragements pendant la course et qui m’ont fait un bien fou. Je pense à tous ceux qui ont laissé un mot sur Facebook, qui ont commenté ou aimé chaque post de l’organisation qui indiquait mes points de passage, je pense à ceux qui m’ont envoyé un SMS le jour de la course (Catherine, Arnaud, Titou…). Mais j’ai surtout une pensée spéciale pour 2 personnes : d’abord mon Riri. Nous étions partis ensemble il y a plusieurs mois pour affronter ce défi. Suite à des problèmes de santé, il n’a pas pu faire la course avec moi et je le regrette bien car à 2, nous aurions certainement été plus forts. Mais il était là, sur le parcours pour me suivre, m’encourager, me féliciter et aussi pour … me ramener ! Je le remercie vraiment, il a été d’un grand soutien, ses messages et sa présence ont été d’une précieuse aide. Enfin, je voudrai remercier ma petite femme qui a rendu ça possible. Toute l’année, je pars m’entrainer, je m’absente sur les courses, la laissant régulièrement avec notre fils de 2 ans et demi. Malgré cela, elle m’a encouragé avant et même pendant la course. Ses quelques messages lors de mon ascension du Passeur de Pralognan et lors de mon abandon au Cormet de Roselend m’ont réchauffé le cœur, merci pour ça mon amour ! J’ai donc vécu une expérience inoubliable et même si je n’ai fait qu’une demi-course, j’en reste fier. Madame TDS, attends-moi, ne change pas parce que je reviendrai un jour !"

J’ai été au bout de se que je pouvais donner aujourd’hui. Je suis serein. Déçu de ne pas avoir franchi l’arche à Chamonix mais je sais qu’arriver jusque là était déjà inespéré étant donné mon état. J’ai beaucoup appris pour mon premier ultra en montagne, tant sur l’équipement que sur l’entraînement nécessaire à une telle épreuve. Quel événement !!! L’organisation est énorme !!! C’est sûr je reviendrais faire le troisième C."
Et voilà comment s'achève cette jolie expérience, je ne suis pas une ultra-traileuse mais j'ai adoré vous suivre Aude, Lolo et Fabien. Ligne d'arrivée franchie ou non, vous m'avez épaté, surprise, et je vous admire beaucoup ! Un grand bravo pour votre travail régulier tout au long de l'année, pour votre course et pour votre état d'esprit. Une chose me titille pour le coup... qu'avez-vous prévu pour 2015 ??
Fanny (Trail&CO)
Triste fin pour certains, joie immense pour d'autre... Même si je ne pratique pas je pense que çq résume bien la dure loi de l'ultra! Aller au bout d'une aventure de plus de 100km, même avec la meilleure des préparation reste compliqué. Mais n'est-ce pas aussi ça qui nous attire dans ces épreuves?
RépondreSupprimerBravo à Aude et pour les gars... Vous rebondissez sur quoi en 2015?? :)
Oui c'est tout à fait ça l'ultra je pense !
SupprimerL'aventure ultra et tout ce qu'elle comporte est vraiment quelque chose d'intense et à vivre pour un passionné de trail. Cependant, l'implication que cela demande en terme de préparation et les difficultés de l'après (petite perte de motivation, grosse fatigue physique, perte de vitesse , ...) que j'ai rencontré me font renoncer à m'élancer sur une course de ce format gargantuesque en 2015. Je vais me limiter à des distances inférieures à 90 km avec l'ultra trail de Madère (sur le 85 km) et le trail du Bourbon ( 90 km) et me focaliser sur des distances 40/50 km tout au long de la saison.
RépondreSupprimerCe qui est certain, c'est que cette course restera à jamais gravé en moi, tant les émotions que j'y est partagé ont été puissantes =)